Je suis si peu de chose…

Je ne suis qu’un grain de lune

Au cœur de la galaxie de la vie

Un léger battement de cœur

Au milieu du vacarme

Un petit clin d’oeil

Au creux des vagues en furie.

Je suis la plume duveteuse

Qui tombe lentement du nid.

Je suis cette poussière

Qui joue dans le rayon lumineux.

Je suis la larme qui glisse

Sur ma joue et tombe en étoile

Sur la lettre que je tiens

Je suis si peu de chose

Que je crains bien souvent

De n’être rien,

Surtout pour toi…

Qui est tellement pour moi.

Ribaute les Tavernes 16.01.2007 à 21h43

Chagrins d'hiver

Se consument mes jours
Au creuset de tes silences.

Les cieux embrasés
Aux portes de la nuit
Etendent leur linceul
Sur mon chagrin

Je ferme les yeux vers l'aurore
Pour mieux expirer ma douleur

La pluie de Novembre
S'est mêlée à mes larmes
Ainsi tu ne verras pas
Que j'ai pleuré.

Ribaute les Tavernes le 16.01.2007 à 3heures du matin.

DEMAIN

Demain, mot sympathique !

Demain, quel joli mot.

Demain, c’est l’Amérique

Ou même l’Eldorado !

Hier, je n’avais rien.

Hier, j’étais sans toit.

Hier, j’avais très faim,

Hier j’étais sans toi…

Aujourd’hui, je galère

Parfois je tends la main

C’est toujours la misère,

Oui, mais bientôt demain…

Demain, je vais manger

Demain il fera beau

Demain tout peut changer.

Demain, le gros lot !

Demain, je vais gagner

Demain, tu m’aimeras

Demain je danserai

Tu seras dans mes bras.

Demain, ou…

Après-demain…

Ribaute le 14.01.2007 – 21h54

Etoile filante (Eh !
Toi, le Filant !)

Larme de lune, fuyant
vers l’océan.

Perle
d’écume sur fond de velours bleu nuit,

Comme une étoile filante,

Ton amour a transpercé ma
vie,

Mais ton sillon de feu

A tatoué mon cœur

D’une brûlure indélébile.

Et te voilà parti

Vers une autre galaxie.

Et me voici,

Réduite en cendres…

(je le "remonte" je l'avais baptisé essai de RAP, mais on m'a dit depuis que c'était plutôt du SLAM!)

 la ville véloce :

Evidence
obsédante de l’absence de vide

Ronronnements et
grondements environnants

Dans le vent soulevant
les auvents de vitrines sordides

La Ville véloce, valse à
contretemps.

Les lueurs des lampions
qui luisent sous la lune

Eclairent encore les
cours, au fond des corridors.

Des passants pressés
piétinent pesamment le bitume.

La Ville véloce se love
dans la nuit et s’endort.

Le jour qui jaillissait
jadis en gerbes de gemmail

S’efface et se faufile
aux fissures de ces fausses fontaines

Les crépuscules crasseux
ont perdu leur costume corail

La Ville véloce se
décolore et se gangrène.

Elle noue des colliers
aux nuits noires de novembre

Perles palies par les
brumes de ces passions nocives

Etoiles incertaines qui
tremblent aux lucarnes des chambres

La Ville véloce s’allume
aux plafonds des coursives.

Elle pleure parfois les
larmes pourpres du désamour

Des enfances trop tôt
fanées de fierté qu’on efface

Et de furtives flammes
fauves enfièvrent les faubourgs

Canicule !

Voici que le soleil tombe
en gouttes de feu

Sur la garrigue rousse…

Et les oiseaux se
taisent…

L’herbe craque comme du
foin séché

Au fond des noirs
greniers d’Antan…

Un chapeau de paille se
balance dans un hamac…

Seules quelques cigales
mâles

Stridulent encore
amoureusement…

Il est midi au soleil,

Torpeur
caniculaire !

Ribaute les Tavernes le
21.07.2006 à 13 heures

 Dieu !... Que les
murs sont froids tout au long des impasses

Où n’arrive jamais le
sourire du soleil.

Des silhouettes
brumeuses, incertaines, y passent et repassent,

Sorties du fond de mes
nuits sans sommeil.

Mais les yeux, derrière
les fenêtres,

Traversent les rideaux et
percent les secrets.

Les sinistres corbeaux
peuvent poster leurs lettres,

Les cris de la misère
n’atteignent pas les fées.

Des larmes de sang,
parfois, aux pointes des couteaux.

Des larmes de givre,
aussi, posées sur les berceaux.

Des pieds nus sur l’asphalte et des manteaux troués.


Dieu !... Que les murs sont froids au fond de ces ruelles.

Dans ces espaces gris,
même les cœurs se gèlent.

Dieu !...Mais
pourquoi : Dieu ? Puisqu’il n’est jamais là…

L’IMMOBILE
VOYAGE… 

Un vent de brumes
vanillées arrivant des tropiques,

Me murmure à l’oreille
des récits d’aventures :

Brisures de vagues sur
les coques vernies,

Sifflements dans les
haubans,

Claquements des focs et
des grand’voiles.

M’enroulant dans ses
parfums,

La douce brise m’envole

Vers ces pays fabuleux

Où les oiseaux
ressemblent à des fleurs

Et les fleurs aux
oiseaux.

Je m’enfuis avec elle,
loin de ces fumées noires,

De ces brouillards
givrants, des bruits pervers.

Mes
yeux et mes oreilles s’ouvrent enfin

A des musiques irréelles,
des lumières irisées,

Hors du temps…

Dans ma tête…

JE VOYAGE.

Beau
gâchis.

Sur
la lande déserte, le hurlement du vent

S’engouffre comme un fou
le long de ces couloirs.

Des étoiles s’éteignent
dans les yeux des enfants.

J’entends gémir et
pleurer dans le noir.

J’ai le cœur lourd de
colères rentrées.

Trop de ruines oubliées,
trop d’abandons,

Trop d’enfances perdues,
d’enfants trouvés,

De violences et de
meurtres sans raison.

La
terre est malade de nous

La terre se meurt de
notre indifférence.

Les rivières se noient
dans les égouts.

L’humain n’est plus qu’en survivance.

Il a sacrifié les
oiseaux, les poissons,

Et creuse sans cesse sa
propre tombe,

Pourri
l’air que nos enfants respireront

VILLES

Ville des rêves inachevés,

De bateaux en partance en quais de
gare.

Ville défaite.

Eldorado de la désertification,

De points de chute en refuges.

Ville lumière, ville tentaculaire,

Ville tentation,

De vitrines électriques gorgées de
luxe

En squats sordides.

Ville mouvante, ville vivante,

De cinémas en théâtres et de

Cybercafés en Opéras.

Ville de la Culture,

Ville des fêtes,

Des petits bals aux coins des rues,

De quatorze Juillet en fête de la
musique.

Des défilés et des manifs

De gay-pride et carnavals

En premier mai.

Ville qui bouge,

Ville qui pleure,

Ville qui chante.

Ville qui crie,

VILLE

QUE

J’AIME…

L’OISEAU DE FEU

Oiseau
de feu aux plumes de soleil,

Enivré
par les chants des sirènes impies.

S’émerveillant
de naître à son adolescence,

Avide
de douleur des amours à venir.

Dans
un bruissement d’ailes, il s’éveille.

Miroitant
dans le soir, il prend vie.

S’élevant
tout à coup au-dessus des étoiles

Pour
contempler les hommes et leur désavenir.

Riant
de sa puissance et de ses ailes neuves,

Tout
lui semble serein, même notre folie,

Il
veut chanter l’espoir, mais son cri ne dévoile

Qu’une
plainte moqueuse, finie dans un soupir.

Dans
le soir brûlant des feux dont il s’abreuve

Un
oiseau de lumière à glissé sur nos vies.